Eglise Saint-Salomon Saint-Grégoire en été, vue de la place Denis Poisson.

Les lieux historiques de Pithiviers

Château de Bellecour

Le château de Bellecour est construit à la fin du XVIIe siècle, entre 1695 et 1697, par Alphonse-Charles de Bareillier de Forteville.
Les curés de l’église Saint Salomon de Pithiviers lui concèdent un droit de chapelle pour son domaine. La bâtisse change à plusieurs reprises de propriétaires. Au milieu du XVIIIe siècle, elle appartient à Jean Mercier subdélégué de l’intendant de la généralité d’Orléans. En 1781, elle est acquise par Pierre Lejeune qui l’agrandit grâce à l’acquisition de biens nationaux. Ce dernier est maire de Pithiviers en août 1799. Après sa mort, son fils Hippolyte Lejeune hérite en 1812 de la propriété. A la Restauration, il obtient l’autorisation d’adjoindre le titre de Bellecour à son nom. Les descendants vendent la propriété à Jacques Bourgoin en 1939.
Le domaine passe à la société immobilière de Mortefontaine en 1976 qui y installe des religieuses dominicaines. Celles-ci administrent un internat pour les jeunes filles, élèves des écoles libres de la ville : Jeanne de France puis Saint-Grégoire.

L'église Saint Salomon - Saint Grégoire

On attribue traditionnellement la pose de la première pierre, en 1080, à l’évêque d’Orléans, Raynier de Flandres. De cette église primitive subsistent seulement le chœur et l’abside.
De nombreuses destructions jalonnent l’histoire médiévale de l’édifice. Le portail ouest est exécuté, comme ceux du nord et de l’est, pendant la première moitié du XVIIe siècle. La flèche actuelle (83 mètres), de structure métallique, remplace celle en bois qui brûla en 1853.Le mobilier intérieur se distingue non seulement par un retable érigé en 1658 par le sculpteur tourangeau Antoine Charpentier, mais surtout par un orgue remarquable. Celui-ci, oeuvre du facteur Orléanais Jean-Baptiste Isnard, est achevé en 1789. Il est modifié en 1890 par Cavaillé-Coll puis restauré en 1962 (par l’entreprise Boisseau). Il comporte 50 jeux.
L’Église est en partie classée au titre des Monuments Historiques.

L’Hôtel-Dieu de Pithiviers

Au Moyen Age, l’hôtel-dieu est un établissement hospitalier tenu par des religieux. A l’origine, il accueille toutes les infortunes : pauvres, vieillards impotents, malades, et les pèlerins.
Tout au long de son histoire, une des constantes de l’établissement de Pithiviers est d’être administré par des habitants de la Ville. La conservation de ce droit ne se réalisa pas sans mal. Du XIIe au XVIIe siècles, l’établissement fonctionne péniblement au gré des seules donations de quelques bienfaiteurs. Le 15 septembre 1633, par testament, Guillaume Legruet, seigneur de Morville, fait don d’une somme providentielle de 16 000 livres tournois. Cet héritage permet d’acheter des terres, procurant, d’une part, des revenus à l’hôtel-dieu et finançant, d’autre part, la construction d’un nouvel établissement hospitalier : l’hospice de la Charité.
Au début du XVIIIe siècle, l’hôtel-dieu de Pithiviers est un établissement dont l’indépendance et le privilège sont reconnus par le pouvoir royal. A partir de 1766, l’hôtel-dieu est reconstruit, une nouvelle chapelle est érigée et inaugurée le 23 septembre 1790. C’est le peintre Ravault qui en conçoit le programme décoratif d’ensemble associant la peinture aux reliefs sculptés. Cette chapelle est aujourd’hui englobée dans les bâtiments du Musée d’Art et d’Histoire.
L’hôtel-dieu, pour sa part, est transféré en 1902, boulevard Beauvallet, sur le site de l’actuel Hôpital.

La collégiale Saint Georges

Proche du Donjon, aujourd’hui disparu, elle était desservie par un chapitre de chanoines. Celui-ci aurait été fondé par Dame Héloïse de Pithiviers. Actuellement, les vestiges de deux édifices subsistent.
Une église du XIe dont le chevet était entouré de quatre absidioles. Une seule est encore visible dans le jardin de la Mairie. L’édifice, comportait deux niveaux : le rez-de-chaussée et une crypte presque entièrement souterraine bâtie sur le même plan. L’Église par ses dimensions était l’une des plus vastes de son époque dans la région.
Après sa destruction au XIIIe siècle, on construit un deuxième édifice : une église à chevet plat composée de trois nefs voûtées de croisées d’ogives dont seule subsiste celle du sud.
La plus grande partie de l’église collégiale est détruite au cours des guerres de Religion mais le Chapitre Saint Georges n’est supprimé qu’à la Révolution. Ce bâtiment est en partie classé au titre des Monuments Historiques.

La place de l'Etape et le château de l'ardoise

Situé à mi-chemin entre Orléans et Fontainebleau, Pithiviers représentait une étape privilégiée des rois de France. Le château est construit vers le milieu du XVIe siècle par Maître Gouault Archambault, Maître de la Chambre des deniers du Roi et receveur général de la taille.
Pour construire son château, Maître Gouault Archambault commence par acheter la grande Hôtellerie du Mouton d’Or située à côté d’une propriété familiale. Il fait l’acquisition ensuite d’un terrain à l’est, d’une maison au nord, d’une au sud et à l’ouest, d’une partie de la place du Pilori. Celle-ci permet la construction d’une cour d’honneur, vendue en 1849 à la Ville pour agrandir la Place de l’étape.
Pierre Dusson travaille au gros œuvre et Pierre Fesset se consacre à la toiture. Cette dernière se distingue par sa forme de carène de bateau, par la charpente à la Philibert de l’Orme et par le matériau utilisé. L’édifice serait en effet le premier à avoir été couvert d’ardoise à Pithiviers, d’où son nom.
Henri IV et Louis XIV y auraient séjourné. Pendant la Révolution, les curés Provenchère et Lamy-Perdreau y auraient célébré des messes clandestines.
Le château est une propriété privée et n’est pas ouvert au public.

Les fortifications de la ville

En 1472, après la guerre de Cent Ans, les habitants réunis en assemblée générale, chargent les procureurs du Roi d’aller solliciter de Louis XI le privilège de l’établissement d’un octroi. Celui-ci permet, grâce aux taxes perçues, d’édifier une muraille et un fossé pour enclore la cité.
Les fortifications forment un quadrilatère dont les mails* actuels nous restituent le tracé. Elles s’étendent sur un périmètre d’environ 1225 m et comprennent fossés, remparts et chemin de ronde.
La ville est dotée de quatre portes, chacune défendue par deux tours : Porte du Gâtinais, du Croissant, d’Orléans, de Beauce.
A partir de 1733, les fossés de l’enceinte sont aliénés, ceux du sud et de l’ouest étant convertis en jardins maraîchers, tandis qu’au nord et à l’est, ils sont transformés en promenades. On donnera à celles-ci le nom de « Mail couvert » en raison de la présence d’arbres. Cette appellation est encore appliquée de nos jours au Mail Est.
* « Mail » : (lat. malleus, marteau) 1) Petit maillet muni d’un long manche dont on se servait pour pousser une boule de bois au jeu du mail ; ce jeu lui même. 2) Promenade publique (où l’on jouait au mail).

La mairie annexe, ancien Hôtel de Réère

Avant l’installation sur son site actuel, au 5 de la place Denis Poisson (ancienne Caisse d’Epargne), la Mairie de Pithiviers a déménagé à de nombreuses reprises. Le premier lieu a été la partie haute de la porte d’Orléans. La Mairie occupe ensuite successivement le n° 4 puis le n° 6 de la place Jehan de la Taille.
En 1808, la Mairie s’installe dans le bâtiment autrefois Hôtel de Réère. Cet édifice se partageait alors entre la Mairie, le corps de garde et la salle d’asile (jardin d’enfants). Il a été la propriété de la famille d’Orléans de Réère. Le Comte de Réère a siégé au conseil de la généralité d’Orléans et a dirigé la Caisse de bienfaisance. Il décède au début de la Révolution et son fils meurt pendant les premiers troubles à Orléans.
L’hôtel est ensuite acquis par Monsieur Hanepier qui le vend à la Ville de Pithiviers. Il est le siège actuellement de la mairie annexe (1 place Denis Poisson).

La place du Martroi

La Place du Martroi tire son nom du latin « Martyrium » désignant une nécropole chrétienne.
Dans la partie nord de l’actuelle place s’étendait le cimetière primitif de Pithiviers. Il se trouvait autour de la Chapelle Notre Dame des Chardons, hors les murs de la citadelle, ce qui est conforme à l’usage du temps.
Lors de l’érection de l’église Saint Salomon – Saint Grégoire, au XIe siècle, le cimetière est repoussé plus au sud-est. Les ossements, comme les vases funéraires retrouvés à cet emplacement en témoignent.
Les foires, les louées et les marchés :
Étymologiquement, les jours “fériés”, jours de repos consacrés et de réjouissances publiques, tirent leur nom des “foires”.
La plus ancienne de Pithiviers semble être la Saint Georges qui se tenait les 23 et 24 avril dans le bourg Saint Georges et sur la Place du Martroi. On y vendait particulièrement les bestiaux, des cuirs, du drap, du parchemin, des grains, du vin…
L’extrémité occidentale de la Place du Martroi était encore désignée récemment sous le nom de « marché au blé », la placette située à la hauteur du n° 11 de la rue Amiral Gourdon se dénommait « le petit marché », celle en face des n° 34, 36 et 38 s’appelait « le vieux marché ».

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