Photo sépia de la caserne la Haye.

Les grandes figures locales

Lubin BAUGIN (1612-1663)

Peintre baroque né à Pithiviers en 1612, Lubin Baugin est surnommé « le petit guide »par ses contemporains par comparaison avec le peintre italien Guido Reni. Il participe à l’émergence de la nature morte en France dans la première partie du 17e siècle.
Après son départ en Italie en 1640, il se concentre sur la peinture religieuse.
Ses toiles sont dispersées en France, au musée du Louvre et au musée des Beaux-Arts d’Orléans notamment mais également en Grande-Bretagne (National Gallery), aux États-Unis (Chrysler Museum à Norfolk) et en Italie (Galerie Spada).

Pierre BEAUVALLET (1801-1873)

Portrait extrait de Beauvallet, Eugène de Mirecourt, Paris, Gustave Havard Editeur, 1857, Bibliothèque municipale de Pithiviers

Né à Pithiviers, Pierre Beauvallet est un acteur de mélodrame, un auteur dramatique et un tragédien de la Comédie française. De 1839 à 1872, il est également professeur au Conservatoire de Paris. Père de Léon, également acteur et romancier, il décède à Pithiviers en 1873.

René BICHET (1887-1912)

Né à Pithiviers d’un père typographe et d’une mère couturière, René Bichet fréquente l’école Beaurieux puis le lycée Pothier d’Orléans avant d’entreprendre ses études supérieures à Sceaux. C’est là qu’il fait la connaissance de Jacques Rivière et d’Alain Fournier, auteur du Grand Meaulnes.
En 1906, il est admis à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris où il est reçu premier à l’agrégation de Lettres en 1910. Jacques Rivière et André Gide l’aident à publier quelques poèmes (1909).
Professeur de français au Collège royal de Budapest (Hongrie) en 1911, René Bichet décède l’année suivante à Paris.
Les «  Lettres du Petit B » sont publiées en 1930 et les Poèmes du Petit B. en 1939.

Jacob BLANQUET de la HAYE (1621-1677)

Né à Pithiviers, l’amiral de la Haye est à la tête de l’expédition » Escadre de Perse » qui quitte la France en 1670. Il est chargé d’apaiser les tensions à Madagascar, consolider le poids de la France à Bourbon (actuelle île de la Réunion) et de débarquer en Inde. Il participe à l’obtention de la concession de Pondichéry. De retour en France, il prend part à plusieurs batailles. Il décède en 1677 des suites de ses blessures reçues à Thionville.
Son nom figure au château de Versailles dans la salle des Batailles parmi ceux des généraux tués à l’ennemi.

Archives municipales de Pithiviers, 3fi 326

Ouverte en 1896, les bâtiments de la caserne La Haye sont démolis en l’an 2000 pour laisser la place à des infrastructures plus fonctionnelles.

Louis BOUSSENARD (1847-1910)

Romancier populaire français, Louis Boussenard est, avec des auteurs comme Paul d’Ivoi, le capitaine Danrit, René Thévenin, l’un des piliers de la revue pour la jeunesse que fut » Le Journal des voyages » (fondé en 1877). Outre « Le Tour du monde d’un gamin de Paris » (publié en feuilleton de 1878 à 1880), il a écrit plusieurs romans d’aventures qui, sans être à proprement parler d’anticipation, ont parfois recours à diverses machines extraordinaires, comme ce dirigeable à réaction de « L’Ile en feu » (1898) qui fonctionne à l’hydrogène liquide. Sa meilleure œuvre dans ce domaine reste « Les Secrets de M. Synthèse » (1888-1889), où un vieux savant s’efforce de recréer la vie, de fabriquer un être humain en laboratoire ; il n’échoue que de peu, victime des évènements et de l’hostilité des hommes. Le roman foisonne d’idées à peine d’exploitées (ainsi celle de modifier la forme de la Terre pour lui faire quitter son axe de rotation habituel) qui font de Boussenard l’un des « précurseurs » les plus intéressants de la science-fiction actuelle.

Pierre CHARIE (1915-1973)

Né à Egry en 1915, Pierre Charié, négociant en boissons, s’engage dans la Résistance durant la Seconde guerre mondiale. En contact avec Londres et le Général de Gaulle, il participe à de nombreux atterrissages et parachutages dans la région de Pithiviers.
En 1944, il coopère avec le réseau Historian, un service secret britannique dans le Loiret chargé de soutenir les mouvements de résistance. Le 26 juin 1944, lorsque le chef du réseau, Georges Wilkinson, est arrêté, il assure son intérim sous le nom d’Etienne Leblanc.
Le 30 août, il est nommé chef départemental des Forces françaises libres (FFI). Il prend peu après le commandement du 1er bataillon de volontaires de l’Orléanais.
Elu député de la 3ème circonscription du Loiret en 1958, il est réélu cinq fois consécutivement jusqu’à son décès en 1973.

Nicolas COLARDEAU (1732-1776)

Fontaine de Segray avec un extrait de poème de 1774, [s.d.], Archives municipales de Pithiviers, 3Fi 339

Né à Janville en 1732, Nicolas Colardeau arrive jeune à Pithiviers après le décès de ses parents. Il est pris en charge par son oncle maternel, le chanoine Louis Regnard. Auteur de poèmes et de traductions en vers français, certaines de ses œuvres connaissent le succès. Appelé à l’Académie Française en 1776, il décède avant d’avoir prononcé son discours de réception.

Jules DEVAUX (1856-1929)

Portrait extrait de Centenaire de la Caisse d’épargne de Pithiviers : 1837-1937, [s.d.], Archives municipales de Pithiviers, 11Z 91

Né à Pithiviers, Jules Devaux fait des études de droit avant de reprendre l’étude d’avoué de son père en 1884.
Maire de Pithiviers de 1904 à 1918, conseiller d’arrondissement de 1907 à 1919, il est également administrateur de la Caisse d’épargne en 1899, secrétaire en 1910 et président du Conseil des directeurs en 1912.
Parallèlement, il s’intéresse très tôt à l’histoire locale et effectue des recherches sur l’histoire de la ville et de ses environs. Il publie de nombreux articles notamment dans les Annales de la Société historique et archéologique du Gâtinais.
Le fonds Jules Devaux, rassemblant ses notes, est consultable aux Archives départementales du Loiret depuis 1977.

Juliette DODU (1848-1909)

Lettre autographe, [s.d.], Archives municipales de Pithiviers, 9JJ 58

Née à la Réunion, d’une famille originaire de l’Indre, Juliette Dodu quitte son île à l’âge de seize ans lorsque son père, chirurgien de la marine, meurt de la fièvre jaune. Quelques années après, elle trouve un travail comme directrice du bureau télégraphique de Pithiviers.
Vers 1875, elle entre en relation avec le baron Félix Hippolyte Larrey, médecin chef de l’armée, fils du célèbre Larrey et hérite de sa fortune. Sous le pseudonyme de Lipp, elle publie en 1891 un ouvrage consacré à George Sand, l’Eternel roman. Elle est morte en 1909 chez son beau-frère, le peintre Odilon Redon.
C’est au cours de la guerre de 1870 qu’elle se serait illustrée. Les Prussiens investissent Pithiviers le 20 septembre 1870. Le bureau du télégraphe est investi et la famille Dodu est reléguée au premier étage de la maison. La jeune fille de vingt-deux ans a alors l’idée de bricoler une dérivation sur le fil qui passe dans sa chambre. Ayant conservé un appareil récepteur, elle peut ainsi intercepter les transmissions chaque fois que les occupants reçoivent ou envoient des dépêches.
Pendant dix-sept jours, la jeune créole fait parvenir ces dépêches aux autorités françaises sans que les Prussiens ne se doutent de rien. Elle sauve ainsi la vie des 40 000 soldats du général Aurelle de Paladines. Le montage de la dérivation étant découvert, les Prussiens traduisent Juliette Dodu devant la cour martiale. Elle est condamnée à mort. Mais l’armistice est signé avant son exécution et Juliette Dodu est graciée par le prince Frédéric-Charles de Prusse et libérée.
Juliette Dodu est la première femme à recevoir la Médaille militaire (1877) ainsi que la Légion d’honneur (1878).
Il est à noter que les faits attribués à Juliette Dodu sont contestés par certains historiens.

Marcel DONON (1879-1943)

Issu d’une famille d’agriculteurs, Marcel Donon est né en 1879 dans la Nièvre.
Adjoint au maire d’Orléans depuis 1912, il est élu conseiller général dans le canton de Pithiviers en 1919 et sénateur l’année suivante. En 1925, il est maire de Pithiviers et devient président du conseil général du Loiret en 1934.
Dès son premier mandat, il se spécialise dans le domaine économique et agricole et dépose des amendements et des propositions de loi très étudiés. Il occupe de nombreuses fonctions au niveau national dans le domaine de l’agriculture : président de la commission d’agriculture au Sénat, président de la fédération des laiteries coopératives de France, membre du conseil supérieur de l’agriculture.
Maire de Pithiviers pendant 17 ans, il s’attache à la remise en viabilité des rues de la ville, à l’amélioration de la distribution publique d’eau, à la construction de l’école maternelle Denis Poisson. Il institue les cours professionnels et instaure des concours d’apprentissage. Il est également à l’origine de l’adoption d’un projet d’hôpital-hospice moderne ainsi que le promoteur de la caisse des retraites des employés de la ville et de l’hôpital-hospice.
Marcel Donon est président de différentes sociétés ou groupements pithivériens : l’Orphelinat Lelong-Laillet, le bureau de bienfaisance, le musée municipal, la fanfare de Pithiviers, la compagnie des sapeurs-pompiers, le comité de lutte antituberculeuse. Il est également président d’honneur du comité d’initiative des fêtes, de la Boule amicale pithivérienne et de la société de tir et de gymnastique l’Alouette.
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, il se prononce en faveur des pouvoirs constituants demandés par le Maréchal Pétain. Il se retire ensuite de la vie publique.
L’arrêté préfectoral du 7 mars 1941 nomme maire, Armand Richard, alors adjoint.
Marcel Donon décède le 17 août 1943 à Pithiviers à l’âge de 64 ans.

Schéma préparatoire au monument commémoratif érigé en hommage à Marcel Donon, [1950], Archives municipales de Pithiviers, 3M 5

Henry-Louis DUHAMEL du MONCEAU (1700-1782)

Henry- Louis Duhamel du Monceau est baptisé à Paris le 20 Juillet 1700 (1700 – 1782). Il y habite jusqu’à sa mort, le 22 Août 1782. Cependant, il réside très souvent et dès son plus jeune âge, au château de Denainvilliers, propriété de sa famille depuis le XVIe siècle. Il achète en 1727 la terre du Monceau située sur la commune de Pithiviers-le-Vieil et à partir de cette époque en ajoute le nom à son patronyme.
Il commence par travailler au Jardin du Roy où il est chargé d’étudier une maladie qui ravage les champs de safran. Son travail lui vaut d’être élu à l’Académie des Sciences. Spécialisé en sylviculture, il est nommé Inspecteur général de la Marine. Il s’intéresse, en outre, aux Arts et Métiers et publie 17 traités de technologie.
Le souvenir de cet « homme des Lumières » est toujours resté vivace dans notre région. Un hommage lui est rendu à Pithiviers en 1893 : une statue est édifiée à sa gloire par le sculpteur Jules Blanchard, à la suite d’une souscription publique. La Ville participe à la commémoration du bicentenaire de sa mort en 1982, puis au tricentenaire de sa naissance en 2000 en association avec l’Académie d’Orléans. Cette statue, comme bien d’autres, disparaît en 1942. Elle est remplacée en 1960 par un buste réalisé par le sculpteur de Jaeger. Le 19 février 2011, une copie de la statue disparue retrouve la place Duhamel du Monceau.

Roger GIRY (1909-1944)

Portrait extrait de « Au temps de l’héroïsme et de la trahison », Paul Guillaume, Orléans, 1978,
Bibliothèque municipale de Pithiviers

Né à Pithiviers, Roger Giry est nommé instituteur à Nibelle en 1937.
En 1939, lieutenant, il est blessé à Dunkerque et évacué en Angleterre. Après avoir rencontré le général de Gaulle, il rentre en France en octobre 1940 pour organiser la Résistance dans le Loiret.
Il adhère au mouvement Libération-Nord, échappe à la Gestapo en octobre 1943 et devient peu après le capitaine Raymond. Après avoir quitté le Loiret, il rentre en avril 1944 et se lie d’amitié avec l’abbé Georges Thomas. Ensemble, ils constituent des groupes de résistance à Nibelle, Beaune-la-Rolande, Fay-aux-Loges, Chilleurs-aux-Bois, …
Le capitaine Raymond et Pierre Charié se côtoient.
Le 13 août 1944, le capitaine Giry est arrêté par une unité allemande et conduit au château de Chamerolles pour y être interrogé. Il est mortellement blessé le lendemain et son corps est retrouvé au pied d’un chêne .
Le 14 août 1944, ce sont quarante-neuf résistants et civils qui sont exécutés au carrefour d’Orléans, près de Lorris. Un monument rendant hommage à leur courage a été érigé à cet emplacement.

Palma GOURDON (1843-1913)

Palma Gourdon, Musée d’art et d’histoire de Pithiviers

Née à Pithiviers, Palma Gourdon côtoie Louis Boussenard à l’institution Beaurieux. Polytechnicien, il s’engage en 1865 comme aspirant de 1ère classe sur un navire école de la Marine.
En 1868, enseigne de vaisseau, il embarque pour un tour du monde. De retour, il collabore à un ouvrage humoristique sur la marine : La frégate l’Incomprise. Il écrit les textes tandis que Louis Ernest Lesage est l’auteur des illustrations sous le pseudonyme de Sahib.
Les différentes campagnes auxquelles il participe l’emmènent à la Guadeloupe (1869-1870), au Gabon (1870), en Tunisie (1881), en Chine (1883-1885), en Nouvelle Calédonie (1885-1888), dans le Pacifique (1890-1892), au Vanuatu (1893), en Méditerranée (1895-1897), etc.
En 1885, lors de la Campagne de Chine, il s’illustre dans la rade de Sheï Poo en coulant de nuit deux vaisseaux chinois. Les canots à vapeur qui réussirent à placer les torpilles étaient sous son commandement.
En 1902, il dirige l’expédition envoyée en secours aux habitants de la ville de St Pierre en Martinique après l’éruption de la montagne Pelée.
Il termine sa carrière comme commandant en chef de l’Escadre de la Méditerranée (1903-1905).
En 1906, le commandant Charcot donne le nom de l’amiral Gourdon à une pointe de l’île d’Anvers dans l’Antarctique sud-américain.
Il décède à Paris en 1913.
Le Musée municipal conserve une importante collection d’objets-souvenirs qui lui a été transmise par son frère et son neveu.

Palma Gourdon est chevalier de la légion d’honneur (1880), commandeur (1901), grand officier de la légion d’honneur (1904), officier de l’instruction publique (1904) et a reçu également de nombreuses distinctions internationales.

Jules LEGENDRE (1837-1890)

Jules Legendre, Musée d’art et d’histoire de Pithiviers

Né à Ascoux, Jules Legendre montre dès son enfance de grandes dispositions pour la musique. A 8 ans, il joue avec un violon qu’il s’est construit lui-même en garnissant de cordes un sabot.
Étudiant seul le cornet à pistons, il est repéré dans une soirée dansante et musicale donnée à la préfecture du Loiret. Il part alors à Paris se perfectionner.
Après avoir été cornet solo dans un régiment de la garde impériale, il s’attache au concert de l’Hôtel Osmond et au concert Musard. Il parcourt ainsi les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Autriche, la Russie, l’Angleterre, l’Italie, etc.
Il apporte des perfectionnements aux instruments de cuivre notamment les embouchures de nickel qui évitent fatigue et défaillance aux lèvres des musiciens. A l’exposition universelle de 1867, il présente son invention, « le Transpositeur Legendre », qui permet au musicien de changer instantanément le ton de son instrument.
De retour à Pithiviers, il dirige la fanfare de 1878 à 1880.
Compositeur de mérite, son Carnaval de Venise est connu de tous les cornettistes, quelques unes de ses polkas sont de grands succès : Anna, Juliette, Souvenirs de Chasseloup, etc. Il est l’auteur également d’une Nouvelle méthode de la Musique ainsi que d’un Traité de l’articulation.
Surnommé « le premier piston de France », Jules Legendre décède à Pithiviers en 1890 à l’âge de 53 ans.

Edouard MOUTIER (1856-1942)

Né à Pithiviers, fils de l’artiste-peintre Francis Moutier, Edouard Moutier obtient en 1876 un prix d’atelier à l’école des Beaux-Arts de Paris. Il est admis en 1881 au deuxième essai du concours pour le grand prix de Rome.
Architecte de l’arrondissement de Pithiviers en 1889, il est notamment chargé de la construction de l’école et de la salle des fêtes de la place des bornes (1890 – actuelle place de Gaulle), de l’hôpital-hospice (1896 à 1900) et du bâtiment de la Caisse d’épargne (1902-1904).
Par ailleurs, il dirige le cours municipal gratuit de dessin de 1884 à 1890.
En 1903, il est promu par l’État, officier d’Académie.

Denis POISSON (1781-1840)

Portrait en buste de Denis Poisson, d’après Maurin, [s.d.], Musée d’art et d’histoire de Pithiviers, 001.5751

Siméon Denis Poisson est né à Pithiviers ; sa famille le força à faire des études de médecine qu’il abandonna, en 1798, pour aller étudier les mathématiques à l’Ecole polytechnique. Il y enseigne à partir de 1802 ; en 1808, il fut nommé astronome du Bureau des longitudes et, à sa création, en 1809, professeur à la Faculté des sciences. Il est mort à Sceaux le 25 avril 1840.
Les travaux les plus importants de Poisson portent sur les applications des mathématiques à la physique et à la mécanique. Son Traité de mécanique (1811, 1833) a été l’ouvrage de référence en mécanique pendant de nombreuses années. C’est dans l’ouvrage Recherches sur la probabilité des jugements… (1837), qui est un livre important sur le calcul des probabilités, qu’apparaît pour la première fois la distribution de Poisson, ou loi de Poisson des grands nombres.

Abbé François REGNARD (1740-1815)

Né en 1740 à Orléans, François Regnard apparaît comme vicaire à Pithiviers en 1773. Il est nommé par le chapitre Saint-Georges à la tête de la cure de Saint-Salomon en 1779.
Il est très actif : on lui doit le dallage de l’église, la restauration des autels, l’installation des grandes orgues, l’édification d’une nouvelle chapelle à l’hôtel-Dieu, le remplacement des bancs par des chaises.
En 1791, il hésite avant de prêter serment à la constitution civile du clergé puis finalement se rétracte en 1792. Il part en exil en Italie.
La déchristianisation s’installe : les églises sont fermées au culte catholique, le mobilier religieux est vendu ou détruit, les curés n’ayant pas prêté serment sont pourchassés.
A la fin de la terreur, un culte clandestin se met en place dans la région de Pithiviers.
En février 1795, un décret de la Convention stipule que la République ne reconnaît et ne salarie aucun culte, mais elle garantit le libre exercice de tous. François Regnard revient à Pithiviers à la fin de l’année 1795 et organise secrètement des offices. Dénoncé plusieurs fois, il n’est jamais arrêté.
En juillet 1797, l’église Saint-Salomon est réouverte et des messes sont célébrées par le curé assermenté de Guigneville et le curé constitutionnel de Bondaroy. L’abbé Regnard continue d’exercer discrètement jusqu’en 1802 puis il prête serment. L’année suivante, il est nommé curé de Pithiviers. Fatigué, il démissionne en 1806 et se retire à Orléans où il décède en 1815.

Dans son testament, l’abbé Regnard fait don à la Ville de Pithiviers de la Collégiale Saint-Georges qu’il avait acquise sur ses propres deniers comme bien national.
Après avoir prêté serment le 23 janvier 1791, l’abbé Regnard se rétracte et rédige une nouvelle note dans la marge du registre paroissial, registre paroissial, 1786-1791, Archives municipales de Pithiviers, GG 36
La constitution civile du clergé est votée en juillet 1790 par l’assemblée nationale constituante. Elle transforme les prêtres paroissiaux en fonctionnaires publics. Ceux-ci sont désormais élus et doivent prêter un serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi. La quasi totalité des évêques et la moitié des curés refusent de le faire. Les prêtres réfractaires sont l’objet d’une sévère répression jusqu’en 1795 où intervient la première séparation de l’Église et de l’État.

Madeleine ROLLAND (1891-1964)

Courrier du Loiret du 11 juillet 1964 – Notice nécrologique de Madeleine Rolland

Issue d’une famille de commerçants de la ville, Madeleine Rolland se porte volontaire pour être infirmière durant la Première guerre mondiale. Elle obtient son diplôme simple en 1916 avec la Croix Rouge et travaille à l’hôpital temporaire 65 de Pithiviers jusqu’à la fin de la guerre.
De septembre 1939 à juin 1940, elle est affectée à l’hôpital mixte de Romorantin.
Après la débâcle de 1940, elle revient à Pithiviers. Avec l’équipe de la Croix-Rouge, elle est autorisée à pénétrer dans les camps d’internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande où elle apporte des premiers soins aux internés.
A la fin de la guerre, elle devient assistance sociale.
Conseillère municipale de 1945 à son décès, elle est membre des conseils d’administration du Bureau d’aide sociale, de l’hôpital-hospice et de l’orphelinat Lelong-Laillet.
Elle reçoit la Croix de Chevalier du Mérite social et la Médaille d’honneur de la santé publique.

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